Sortie : 2019
Réalisé par : Todd Phillips
Avec : Joaquin Phoenix, Robert de Niro, Frances Conroy...
Gotham, peu de temps avant la mort de Thomas et Martha Wayne. Une grève des éboueurs entraîne des problèmes d'hygiène dans la ville et révèle de graves tensions sociales. Les émeutes menacent.
C'est dans ce contexte qu'un certain Arthur Fleck, clown (mal payé) pour une société d'animations, est agressé alors qu'il exécute un numéro pour la publicité d'un magasin et apprend peu de temps après que le centre d'aide psychiatrique qui le suit va fermer ses portes faute de crédits.
Arthur vit seul avec sa mère quasi-sénile. Il souffre d'une étrange pathologie : un rire totalement incontrôlé. Les seuls moments heureux de sa triste vie sont à la télévision : les shows du célèbre humoriste Murray Franklin. Lui aussi voudrait devenir un grand comique. Mais lui seul croit en son rêve. Lui seul refuse d'admettre qu'il n'a aucun talent pour ce métier.
Arthur est un laissé pour compte.
Arthur est voué à devenir le Joker.
Ce n'est pas le premier récit à proposer des origines pour le plus célèbre des ennemis jurés de Batman : déjà, dans sa BD
Souriez !, Alan Moore proposait sa vision du personnage (qui n'en restait pas moins anonyme). Ce film n'est pas une adaptation de
Souriez !, mais propose une toute autre histoire. Une histoire qui, bien qu'appartenant à l'univers de Batman, n'a rien de super-héroïque. On est beaucoup plus dans le drame social. Oui, ce film est triste. Oui, il est réaliste (peut-être trop : Gotham ressemble, comme dans les films de Chris Nolan, beaucoup trop à Vancouver ou New York, loin de l'architecture gothique et délirante de la BD). Autant il est difficile d'éprouver une quelconque sympathie pour le sadique et machiavélique Joker, autant on éprouve bien vite de la compassion pour Arthur Fleck. Même si, peu à peu, des traits du Joker se révèlent.
Joaquin Phoenix est incroyable dans le rôle du futur Joker. Emacié (il a perdu 25 kilos !), le rire grinçant (il dit l'avoir beaucoup travaillé : je le crois sans problème, le résultat est là !), il livre avec brio ce qui me semble être, à ce jour, la prestation la plus difficile de sa carrière.
En dehors de l'histoire personnelle du Joker, le film rend cohérent un évènement important :
- Histoire de Bruce Wayne:
Pourquoi les parents de Bruce Wayne ont-ils, avec leur tout jeune fils, emprunté une rue mal famée au point d'être surnommée L'Allée du Crime ? Le film donne une explication.
Par ailleurs,
- Spoiler:
il n'est pas utile d'attendre la célèbre chute dans une cuve de produits chimiques : on n'y assiste même pas.
Je ne serais pas contre un film semblable sur un autre ennemi de Batman... Ce serait intéressant, non ?