Sortie : 2001
Réalisé par : François Dupeyron
Avec : Éric Caravaca, Denis Podalydès...
En août 1914, le lieutenant Adrien, lors d'une reconnaissance, est gravement blessé par un obus. Il est soigné au Val-de-Grâce dans la chambre des officiers, une salle dénuée de tout miroir où sont regroupés les gradés défigurés. Ces "gueules cassées" apprennent à s'accepter, se reconstruisent, nouent des amitiés...
Il est des films qui réussissent à vous happer dès leur première scène.
La chambre des officiers est de cette trempe, avec la décoration de plusieurs soldats dont on ne voit pas les visages... sauf le dernier décoré, qui se révèle être Adrien défiguré.
La construction n'est pas sans évoquer un autre film de guerre :
Voyage au bout de l'enfer.
La chambre des officiers se divise en effet en trois parties : avant le départ au front d'Adrien, la guerre et le Val-de-Grâce, le retour d'Adrien à la vie civile.
- Spoiler:
Cette dernière partie nous montre le sort affreux des "gueules cassées" le temps d'une scène : une femme qu'Adrien a séduite avant son départ au front feint de ne pas le reconnaître !
Certes, ce n'est pas la première fois qu'on voit à l'écran les cicatrices (physiques et morales) que laisse la guerre. Mais
La chambre des officiers les montre d'une façon plus subtile que d'habitude : on y voit peu de guerre, mais beaucoup l'évolution de ces soldats brisés. On les voit surmonter peu à peu leurs traumatismes. On voit leur difficile retour dans le monde, où il leur faut apprendre à faire accepter leur aspect...
Intéressant et touchant d'un bout à l'autre, le film est servi par une superbe direction de photo et par une musique à la fois lente et lumineuse (due à Arvo Pärt).
Un film à voir, donc.