Les petites histoires du 7ème Art

L´histoire des arts est jalonnée d´anecdotes : chefs-d´œuvre dans lesquels personne ne croit au départ, création laborieuse, idées inspirées par un évènement inattendu, saugrenu ou tout à la fois…
En connaissez-vous ? Je nous propose de les rassembler dans ce topic. Et j´ouvre le bal !

Un acteur a postulé pour un casting. La veille, il passe sa soirée dans un bar. Mêlé à une bagarre, il quitte le bar avec… quelques gnons.
Vous croyez connaître la suite : se présentant dans cet état au casting, il n´est pas admis. Très bien. Mais je n´ai pas tout dit ! Le casting, c´était pour Mad Max. Vous n´osez pas croire que l´acteur au visage tuméfié soit Mel Gibson ? Eh bien si ! George Miller, voyant ce visage tuméfié, a estimé que c´était impeccable pour ce rôle !

Excellent !

Il était une fois dans l´Ouest oppose un laconique solitaire qui joue de l´harmonica (Charles Bronson) et le tueur implacable Frank (Henry Fonda). Après que Frank ait assassiné toute une famille, on retrouve un morceau de manteau du modèle que ceux que portent le Cheyenne, un desperado, et sa bande. L´homme à l´harmonica rosse un minable à la solde de Frank afin de lui faire avouer les plans de son chef et lui dit qu´il n´est pas dupe : il sait que Frank maîtrise parfaitement l´art de la fausse preuve…
Ainsi a été écrite et réalisée la scène… dans sa version définitive. Parce que dans une précédente version du scénario, cette scène, malgré une conclusion identique, était très différente : l´homme à l´harmonica se fait rosser par le shérif du village et finit, sous les coups, par dire que Frank dépose des fausses preuves sur les lieux de ses actes. Sergio Leone a souhaité donner à son héros un caractère plus… fantômatique et a réécrit cette scène dans ce but.

Je trouve que c'est mieux cette réécriture, j'aime beaucoup l'aspect mystérieux de l'homme à l'harmonica

Qui d´autre en connaît ?
Vais-je donc être le premier à citer celle-ci ?

Rappelons-nous une scène culte des Aventuriers de l´arche perdue. Indy se retrouve face à un combattant très habile au sabre, qui fait tournoyer sa lame. Alors qu´on s´attend à une bagarre dangereuse, à des coups de sabre esquivés de justesse… Indy sort son revolver et abat d´une balle cet adversaire !
La bagarre était prévue dans le scénario. Harrison Ford aurait-il fait un caprice lors du tournage de cette scène ? Pas tout à fait. Lors d´une répétition, il souffrait d´une indigestion très pénible qui l´épuisait au point de l´empêcher de jouer cette bagarre. Il a alors eu l´idée de sortir le revolver pour abréger la scène. Steven Spielberg saisit bien vite l´aspect comique de cette idée (le guerrier parade avec son sabre… pour rien !) et décide de garder la scène telle quelle !

Indémodable Grande vadrouille où chaque scène est culte, où fusent les répliques inoubliables !
On connaît par exemple la scène du bain turc. On se rappelle cette réplique de Louis de Funès :

Citation :

But alors, you are french !

C’est dernièrement que j’ai appris que la vapeur blanche qui baigne toute la séquence a été obtenue avec un gaz… qui sentait très mauvais ! Une horreur pour les pauvres acteurs, obligés de respirer !

Sympas ces anecdotes . Moi, je n'en connais aucune, mais c'est cool de nous en faire profiter

Oui c'est vrai merci Raphaël

Dans La fureur de vaincre, Bruce Lee, égal à lui-même, livre des combats impressionnants. La fin de l’un d’entre eux est particulièrement spectaculaire : Bruce Lee donne à son adversaire un coup de pied au ventre si puissant qu’il le fait passer à travers une cloison (c’est une maison japonaise)… et le «vol plané» ne s’arrête pas là !
Chan Kong-sang, le cascadeur qui joue le malheureux adversaire, pour voltiger de la sorte, était tiré par un câble. Lors du tournage, la chute ne se négocie pas très bien et Chan Kong-sang heurte trop violemment le sol, au point de perdre connaissance. Lorsqu’il reprend connaissance, il reçoit des félicitations de Bruce Lee.
Simple accident de tournage, comme il en arrive dans la carrière de tout cascadeur ? Certes. Mais si beaucoup de cascadeurs, à moins qu’ils ne dirigent leur propre troupe, restent dans l’ombre, Chan Kong-sang ignore en ce temps-là qu’il occupera un jour le devant de la scène. Mais pas sous ce nom ! Depuis les années 70, Chan Kong-sang est une star sous le nom de…

Spoiler:

Oh c'est génial !

Alien (ainsi que ses suites) a marqué les esprits. Au point que depuis quelques années, on emploie le mot alien pour désigner un extra-terrestre, alors qu’il veut en réalité dire étranger. La créature (bien qu’on la voie très peu dans le premier film) y est bien sûr pour quelque chose. Elle doit son inoubliable design à l’artiste suisse Heinz Rudi Giger.
Et dire qu’elle ne ressemble pas du tout aux premiers souhaits de Ridley Scott ! Lui, ce qu’il aurait voulu au départ, c’était une créature translucide. Mais alors, pourquoi n’a-t-il pas filmé une créature translucide ? C’est son équipe d’effets spéciaux qui lui a fait comprendre qu’animer de façon convaincante une créature translucide serait ingérable.
À quoi tient un mythe…

Oui c'est clair !

Le nom de la rose ne repose certes pas que sur Sean Connery. C'est un film remarquable. Mais on peut difficilement imaginer Frère Guillaume de Baskerville joué par un autre tant Sean Connery a marqué ce rôle !
Et pourtant... Sean Connery, juste avant, était dans une période creuse (c'est courant chez les acteurs, aussi talentueux soient-ils). Cela n'avait pas empêché Jean-Jacques Annaud de tenir à ce que ce soit lui qui interprète ce moine détective. Umberto Eco (auteur du roman) s'y est opposé. Jean-Jacques Annaud a tout de même insisté. Il a organisé une rencontre entre les deux artistes. À l'issue de cette rencontre, Umberto Eco a dit à Jean-Jacques Annaud :
- Il est très bon... en football !
Encore pas convaincu, donc.
Fort heureusement, Jean-Jacques Annaud n'a pas cédé...